Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
Physical Address
304 North Cardinal St.
Dorchester Center, MA 02124
La circulation des trains sur le réseau de lignes à grande vitesse français a repris « normalement » lundi 29 juillet au matin, trois jours après la pagaille suscitée par des actes de sabotage survenus à quelques heures de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris.
« Le trafic est normal. Tout a bien repris comme prévu », a fait savoir la SNCF à l’Agence France-Presse. La compagnie ferroviaire avait annoncé dimanche que les travaux de réparation étaient « totalement terminés » et qu’il n’y aurait « plus aucune perturbation » pour les voyageurs « dès lundi matin ».
« Je vous le confirme, ce matin, tous les trains circulent (…) normalement », a également assuré le ministre délégué aux transports, Patrice Vergriete, sur RTL. Trois grands axes majeurs ont été touchés par les actes volontaires commis dans la nuit de jeudi à vendredi. Le trafic avait repris normalement samedi sur la ligne Est, la situation était « quasi normale » dimanche sur la ligne Atlantique et sur l’axe Nord, trois trains sur quatre circulaient dimanche. Le trafic était également normal concernant les trains Eurostar vers Londres et Bruxelles, selon la compagnie.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 4 heures, des câbles de fibre optique passant près des voies et garantissant la transmission d’informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages…) ont été coupés et incendiés au niveau de différents postes d’aiguillage stratégiques à Courtalain (LGV Atlantique), Croisilles (LGV Nord) et Pagny-Sur-Moselle (LGV Est). Un acte de malveillance a, en revanche, été déjoué sur la LGV Sud-Est, à Vergigny (Yonne), par des cheminots qui menaient des opérations nocturnes d’entretien.
Le sabotage a causé une pagaille monstre dans les gares vendredi en plein pic de fréquentation pour les départs et retours de vacances estivales, et le jour de la cérémonie d’ouverture des JO à Paris. Le ministre des transports a salué la « mobilisation exceptionnelle » des agents de l’entreprise publique ferroviaire. « Vous savez, des réparations de cette nature, ça met en général une semaine. La SNCF espérait trois jours grâce à la surmobilisation et finalement ç’a été deux jours », a souligné M. Vergriete.
Les « dépenses de réparation », une surveillance « renforcée » du réseau TGV et les « pertes de recettes commerciales », en plus des annulations ou retards intégralement remboursés par la SNCF, vont « très probablement » se chiffrer en millions d’euros, a estimé le ministre sur RTL. Et « il est hors de question que cela ait un impact directement sur le billet », a-t-il ajouté en réponse à une question sur des répercussions éventuelles au niveau des tarifs.
Depuis l’attaque, un « mécanisme de surveillance renforcée a été mis en place » sur le réseau TGV, avec « un millier d’agents de maintenance de la SNCF » et « 250 agents de la sûreté ferroviaire » de la SNCF mobilisés « jusqu’à nouvel ordre », ainsi que « cinquante drones » et des survols d’hélicoptères par la gendarmerie, a par ailleurs souligné Patrice Vergriete.
Dimanche, un homme a été arrêté à Oissel (Seine-Maritime) après le signalement d’un conducteur de train « qui a aperçu plusieurs individus à l’intérieur des emprises ferroviaires de la SNCF au niveau d’une armoire électrique », a expliqué le parquet de Rouen lundi. Une source proche du dossier a cependant précisé que cette interpellation était « sans rapport » avec l’enquête menée sur les sabotages des lignes TGV. « Aucune dégradation n’a été relevée à ce stade par la SNCF », selon le parquet, qui signale que « plusieurs bombes de peinture » ont été retrouvées à l’intérieur du véhicule de l’homme arrêté.
L’enquête sur les sabotages des lignes TGV, ouverte par le parquet de Paris, se poursuit pour identifier les auteurs. Le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin a affirmé lundi que les services avaient « identifié un certain nombre de profils qui auraient pu commettre » ces sabotages, « extrêmement bien ciblés ». « C’est le mode traditionnel d’action de l’ultragauche », a poursuivi M. Darmanin sur France 2, tout en appelant à « être prudent » : « La question est de savoir s’ils ont été manipulés ou est-ce que c’est pour leur propre compte. »
Des médias ont reçu samedi un message de soutien aux sabotages, signé « une délégation inattendue ». Il justifie les actions et critique les JO en recourant à une dialectique utilisée par les militants de l’ultragauche anarchiste. Pour autant, aucun détail sur les actions menées n’est fourni. Selon une source proche du dossier, il ne s’agit « pas d’une revendication à proprement parler », mais plutôt d’un message se félicitant des sabotages.
Interrogé sur une éventuelle « défaillance » des services de renseignement, Gérald Darmanin a répliqué que le pays avait organisé « le plus grand événement au monde », la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, sans incidents. Il a également confirmé l’interpellation de 45 membres d’Extinction Rebellion « qui voulaient, avec une centaine d’autres personnes, effectuer des actions de sabotage ou de contestation radicale » à Paris durant les premières épreuves des Jeux olympiques.
Le Monde avec AFP
Contribuer